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Nouvelle série documentaire sur Vrai: René Lévesque a-t-il été trahi par Claude Morin?

La mémoire de Claude Morin, à 94 ans, demeure inaltérée, tout comme ses capacités intellectuelles, qui ont fait de lui un incontournable de l’histoire contemporaine du Québec.

Celui qui a conseillé cinq premiers ministres et été le père de l’étapisme ayant mené à l’élection du premier gouvernement de René Lévesque, en 1976, est considéré depuis 31 ans comme un traître par une partie de son clan, après que le journaliste Normand Lester eut révélé qu’il avait été un informateur rémunéré de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) au moins jusqu’en 1977, alors qu’il était ministre des Affaires intergouvernementales dans le cabinet Lévesque. 

La série documentaire Claude Morin : un jeu dangereux, qui débarque sur Vrai ce mardi, s'intéresse à cette période palpitante de notre histoire.

Quelles informations celui qu’on surnomme le Sphinx aurait-il données à la branche secrète de la police fédérale ? Cet homme cultivé et érudit était-il souverainiste le jour et travaillait-il dans l’ombre pour saper ses efforts de faire du Québec un pays ?

Le journaliste Antoine Robitaille en compagnie de Claude Morin.

PHOTO FOURNIE PAR VRAI

Le journaliste Antoine Robitaille en compagnie de Claude Morin.

C’est au cours d'une entrevue réalisée en 2019 pour la série Le dernier felquiste que Claude Morin a lâché une bombe en disant qu’il avait noté en détail, dans des carnets, ses échanges avec la GRC. Antoine Robitaille, accompagné dans ce projet par le journaliste et historien Dave Noël, a finalement eu accès aux carnets pour cette nouvelle série réalisée par Flavie Payette-Renouf et produite par Babel Films et Productions Déferlantes, en collaboration avec Québecor Contenu.

  • Écoutez l'entrevue avec Antoine Robitaille et le journaliste et historien Dave Noël discuter de leur documentaire Claude Morin : un jeu dangereux via QUB radio : 

« Ça l’amusait de jouer à l’agent secret, surtout contre l’URSS et les pays communistes, mais je pense sérieusement qu’il n’a pas fait ça pour tromper son camp ou le faire échouer, car sans l’étapisme il n’y aurait pas eu de gouvernement Lévesque », dit Antoine Robitaille. 

PHOTO FOURNIE PAR VRAI

Zones d'ombre

Chroniqueur politique au Journal et animateur à QUB radio, M. Robitaille ne cache pas que des zones d’ombre subsistent relativement à l’implication de Claude Morin auprès des fédéraux.

Une trentaine de rencontres auraient été tenues dès 1974 entre la GRC et M. Morin, rapportant 20 000 $ au principal intéressé, l’équivalent de près de 90 000 $ aujourd’hui.

« On a beaucoup exagéré le rôle de M. Morin dans cette affaire-là. Il s’est battu pour l’autonomie du Québec toute sa vie, mais il a joué un jeu dangereux, d’où le titre de notre série. »

Claude Morin a-t-il été naïf, voire vaniteux, en se croyant plus fort que la GRC ? Depuis 1992, il affirme à qui veut l’entendre avoir utilisé la police fédérale – et non le contraire – pour en apprendre plus sur les intentions d’Ottawa à l’égard du Parti Québécois. 

Les journalistes Dave Noël et Antoine Robitaille portent la série documentaire «Claude Morin: un jeu dangereux», qui débarque sur la plateforme Vrai le mardi 19 septembre.

PHOTO FOURNIE PAR VRAI

Les journalistes Dave Noël et Antoine Robitaille portent la série documentaire «Claude Morin: un jeu dangereux», qui débarque sur la plateforme Vrai le mardi 19 septembre.

Espionnage et ingérence

Il est aussi question d’espionnage – de la France et de la Russie – dans les quatre épisodes, ce qui est toujours d’actualité avec les soupçons d’ingérence de la Chine dans les récentes élections fédérales.

Soulignons que la GRC a offert une fin de non-recevoir à l’équipe en ce qui a trait à la divulgation de ses notes liées aux rencontres avec Claude Morin, évoquant la sécurité d’État.

« On aimerait savoir ce que la GRC a retenu des rencontres avec Claude Morin, a souligné Antoine Robitaille. J’ai la version d’une source bien informée au sein de la GRC qui corrobore les dires de M. Morin, à savoir qu’il n’a jamais révélé de secrets et que c’est même pour ça que la GRC a mis fin à l’entente parce qu’on trouvait qu’il n’en disait pas beaucoup. »

Antoine Robitaille prépare un livre sur l’affaire Claude Morin, qui poussera encore plus loin le contenu de la série documentaire. 

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