Le procès de Patrick Houle pour négligence criminelle causant des lésions s'est ouvert, lundi, à Sherbrooke.

Le propriétaire de cinq chiens grands danois fait face à deux chefs d'accusation pour des événements qui seraient survenus le 31 août 2021 à Val-des-Sources. Les chiens se seraient échappés de l'enclos de l'entreprise Magnésium Technologies Recycles. Ils auraient attaqué trois femmes qui circulaient à pied sur la piste cyclable dans le secteur St-Barnabé. Deux d'entre elles auraient subi des blessures mineures.

Micheline Beaulieu et Jacqueline Sévigny ont été mordues sur les jambes et les bras. Selon elles, Patrick Houle, 59 ans, aurait laissé la grille de l'enclos de son entreprise ouverte pour permettre à ses employés d'entrer. Ses chiens de garde en auraient profité pour s'enfuir. C’est ce qu’elles ont expliqué dans leurs témoignages, lundi.

«On a l'impression que ça nous arrache le muscle, ça fait mal, a dit Micheline Beaulieu, pour décrire l’effet des morsures. Cela a détruit ma vie. [...] Je n'ai plus de travail, je n’ai plus rien.»

En contre-interrogatoire, l'avocat de Patrick Houle l'a questionné à savoir si l'accusé leur était venu en aide, s'il avait démontré de la compassion.

«Non, il m'a parlé de ses bébelles, a répondu Micheline Beaulieu .[...] Qu'il s'était fait voler et c'est pour ça qu'il a des chiens de garde [...]. Moi, j'ai des blessures physiques.»

Jacqueline Sévigny a aussi été invitée à témoigner. La plaignante a décrit la peur vécue le 31 août 2021.

«Je me suis fermé les yeux, a-t-elle souligné. [...] J'étais sure que j’allais mourir.»

La dame a dû avoir des points de suture à l'avant-bras. Selon elle, d'autres plaintes auraient été émises concernant ces chiens à la Ville de Val-des-Sources.

D’autres victimes les soutiennent

L'histoire de Dominique Alain, attaquée sauvagement pas des chiens, à Potton, en 2019 avait secoué tout le Québec. Elle tenait à accompagner les plaignantes pour les soutenir.

Avec d’autres victimes d'attaques canines, elles ont passé la journée au Palais de justice de Sherbrooke pour supporter les plaignantes toujours ébranlées par les événements deux ans plus tard.

La poursuite tente de démontrer que Patrick Houle a fait preuve de négligence criminelle. Le procès se poursuit jusqu'à jeudi.