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Violence armée: Québec veut sortir les jeunes délinquants de la criminalité un à la fois

Le ministre Bonnardel a annoncé un investissement de plus de 1,8 M$ en prévention de la violence armée à Montréal

Photo d'archives, Agence QMI (Thierry Laforce)

Québec espère diminuer le nombre d’épisodes de violence armée à Montréal en incitant, un à un, les jeunes délinquants à revenir sur le droit chemin. 

Le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, était dans la métropole lundi pour annoncer un investissement de 1,8 M$ sur trois ans dans le projet PIVOT, qui vise à lutter contre la violence armée. De cette somme, 1,35 M$ proviennent des coffres du gouvernement. La Ville de Montréal injectera quant à elle 513 000 $.  

Le plan du gouvernement, inspiré de « l’approche de Glasgow », est de soutenir les jeunes délinquants pour éviter qu’ils s’enfoncent dans la criminalité.  

« C’est un combat qui doit continuer pour être capable de sortir le plus possible de jeunes [de la criminalité], qui malheureusement trouvent que de porter l’arme, ça peut être “le fun”. Mais ce n’est pas cool », a laissé tomber le ministre Bonnardel.

Selon René-André Brisebois, qui est intervenant et chercheur à l’Institut universitaire Jeunes en difficultés du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, l’approche préconisée par le gouvernement a fait ses preuves ailleurs dans le monde.  

« Dans les endroits où ça a été déployé, que ce soit aux États-Unis ou en Écosse, ce qu’on voit dans les recherches, ce sont des diminutions de 33 % à 50 % de la criminalité violente », a-t-il dit. 

L’idée est de concentrer les efforts des forces de l’ordre au bon endroit, et d’atteindre de gros résultats en faisant « des petits pas », a ensuite expliqué François Bonnardel.  

« Si à chaque petit pas, on réussit à sauver des jeunes et à les sortir de cette petite criminalité, qui pourrait devenir de la grande criminalité, on aura gagné », a affirmé le ministre.  

À la question de savoir combien de jeunes bénéficieront de soutien, René-André Brisebois a répondu que le projet « ne vise pas un grand nombre », mais « des individus très ciblés ».  

« Peut-être une trentaine, une quarantaine de jeunes. Si on réussit à faire une différence dans la vie d’un, deux, trois, quatre, ça va faire une différence énorme », a-t-il ajouté, en précisant que de laisser un jeune suivre la voie de la criminalité peut à terme coûter environ 2 M$ à la société, et donc que le jeu en vaut la chandelle.  

Pour l’instant, le projet PIVOT sera déployé dans les arrondissements de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles et de Montréal-Nord, où il se produit davantage d’événements impliquant une arme à feu.  

Le ministre Bonnardel a également tenu à rappeler que cette nouvelle mesure s’inscrit dans un plan plus large de lutte contre la violence armée, pour laquelle le budget du Québec prévoit une cagnotte de 50 M$.  

« Entre 2021 et 2022, il y a quand même une baisse de près de 40 % des victimes par violence armée. Cette année, on a une légère baisse aussi depuis le début de l’année. Donc, c’est un combat qui n’est pas gagné, mais on fait des progrès », a soutenu le ministre. 

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