La collision mortelle entre une minifourgonnette et un poids lourd qui a coûté la vie à un homme et deux de ses enfants en mars dernier en Beauce était un geste délibéré, conclut le coroner.
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« [Henrik] Asselin n’avait jamais freiné ni tenté d’éviter la collision avant l’impact qui s’est produit dans la voie où circulait le poids lourd (direction est) », peut-on lire dans le rapport du coroner Donald Nicole, rendu public mardi.
Rappelons que le drame s’est produit le 15 mars dernier sur la route 112, entre Saint-Frédéric et Vallée-Jonction, en Beauce. En plus des victimes, la conjointe de M. Asselin et deux autres enfants prenaient place à bord du véhicule.

La famille était sur le chemin du retour après une sortie au Bora Parc lorsque leur minifourgonnette a percuté de plein fouet un camion du Centre de formation en transport de Charlesbourg qui venait en sens inverse.

Photo tirée du site internet Le nécrologue
Nathan Asselin, 12 ans
« L’analyse des données [...] a démontré que le véhicule circulait à une vitesse de 130 km/h, cinq secondes avant la collision, que le conducteur avait accéléré, qu’il avait braqué le volant vers la gauche pour empiéter dans la voie inverse », explique Me Nicole.

Photo tirée du site internet Le nécrologue
Jolène Asselin, 4 ans
La fatigue écartée
Des amis et des membres de la famille qui ont été rencontrés par Le Journal à l’époque avaient soulevé la possibilité qu’un endormissement au volant soit en cause dans cette affaire.
« [Les parents] sont tous les deux producteurs laitiers bio, c’est un dur métier. J’aime mieux croire en la théorie de la fatigue après une journée de plaisir avec la famille », avait alors lancé Antonin Marcoux.

Photo tirée du site internet Le nécrologue
Henrik Asselin, 42 ans Henrik Asselin a causé la mort de deux de ses enfants, Nathan et Jolène, en fonçant dans une minifourgonette, à Adstock, en Beauce, le 15 mars 2023. Henrik Asselin est mort lui aussi dans l'accident. Photo tirée du site internet Le nécrologue
Mais cette thèse a été écartée du revers de la main par le coroner au dossier. Des images captées par une caméra embarquée à bord du camion ont révélé que le conducteur, Henrik Asselin, était bien éveillé au moment du face-à-face.
« Il avait corrigé légèrement sa trajectoire vers le véhicule lourd juste avant l’impact [...] Le conducteur était attaché, le corps droit et le visage orienté vers l’avant, alors que la passagère semblait endormie », indique le rapport.
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Troubles dépressifs
Cette tragédie a coûté la vie non seulement à Henrik Asselin, le conducteur de 42 ans et père de quatre enfants, mais aussi à sa fille de 4 ans, Jolène, et son fils de 12 ans, Nathan. Dans le cas de la fillette et du garçon, leur mort est qualifiée d’homicide par Me Nicole.
La conjointe de l’homme et ses deux autres enfants ont quant à eux été grièvement blessés lors de l’accident, mais ils ont survécu.
M. Asselin souffrait de trouble anxio-dépressif et des traces de métabolites de venlafaxine, pour traiter la dépression, ont été retrouvées dans son urine après la tragédie.
Néanmoins, l’enquête policière a démontré qu’il n’avait manifesté aucun propos « ni aucun geste laissant croire qu’il était en détresse psychologique et qu’il désirait s’enlever la vie », dans les heures précédant la collision fatale.
Des preuves indiscutables du geste volontaire
- Aucune tentative d’évitement ou de freinage de la minifourgonnette
- Accélération du véhicule passant de 130 à 135 km/h 1,5 seconde avant l’impact
- Changement soudain de voie de la minifourgonnette et correction de la trajectoire pour percuter le véhicule lourd
- La caméra du poids lourd montre que M. Asselin avait le corps droit et qu’il regardait vers l’avant
- Les inspections mécaniques n’ont révélé aucune défectuosité ni aucune usure pouvant avoir contribué à l’accident
- Aucune incidence des conditions météorologiques ou routières sur l’accident
Source: Rapport du coroner Donald Nicole