Le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly a indiqué mardi à l'AFP que Londres était favorable à ce qu'Ottawa enquête sur l'assassinat d'un leader sikh de nationalité canadienne dans l'ouest du pays, après que le Canada eut accusé l'Inde d'être impliquée.
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Le Canada et l'Inde sont confrontés à une grave crise diplomatique, marquée par des expulsions réciproques de diplomates, après qu'Ottawa a montré du doigt lundi New Delhi, soupçonnée d'être derrière la mort du leader séparatiste sikh Hardeep Singh Nijjar, tué en juin.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau avait parlé lundi devant le Parlement à Ottawa d'«éléments crédibles» contre l'Inde, ce que New Delhi a qualifié mardi de «complètement absurde».
M. Cleverly, qui représente son Premier ministre Rishi Sunak à l'Assemblée générale de l'ONU, a déclaré à l'AFP qu'il s'était entretenu de cette affaire avec M. Trudeau lundi.
«Il est particulièrement important que nous laissions les autorités canadiennes mener leur enquête», a souligné le chef de la diplomatie, sans spéculer sur ses conclusions.
«Nous avons évidemment une très forte relation avec le Canada et une très forte relation avec l'Inde», a fait valoir le ministre de l'ancienne puissance coloniale, en réclamant à New Delhi «toute sa coopération» à l'enquête.
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Le ministère indien des Affaires étrangères a annoncé mardi avoir ordonné à un diplomate canadien de haut rang de quitter le pays dans les cinq jours en rétorsion à l'expulsion quelques heures plus tôt par Ottawa d'un haut diplomate indien.
New Delhi a affirmé que les accusations du Canada «visaient à détourner l'attention des terroristes et extrémistes khalistanais, qui ont trouvé refuge au Canada et continuent de menacer la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Inde».
Militant pour la création d'un État sikh connu sous le nom de Khalistan, M. Nijjar était recherché par les autorités indiennes pour des faits présumés de «terrorisme» et de complot en vue de commettre un meurtre.
Des accusations qu'il niait, selon l'Organisation mondiale des Sikhs du Canada, une organisation à but non lucratif qui affirme défendre leurs intérêts.
Le gouvernement indien estime que le gouvernement Trudeau ferme les yeux sur les activités de nationalistes sikhs radicaux qui prônent la création d'un État sikh indépendant dans le nord de l'Inde.
L'État indien du Pendjab, qui compte environ 58% de Sikhs et 39% d'Hindous, a été secoué par un violent mouvement séparatiste dans les années 1980 et au début des années 1990, qui a fait des milliers de morts.