Les plus grands acheteurs de l’industrie du vin et des spiritueux étaient à Saguenay mardi pour découvrir les produits de la région. Il s’agit d’une première visite en sol québécois pour le rassemblement Vinexpo Explorer.
Ils viennent de la Chine, de la France, de l’Espagne, des États-Unis et de plusieurs autres pays pour déguster des produits d’ici. Au total, 35 acheteurs étrangers viennent à la rencontre de 25 distilleries du Québec. L’objectif est de créer des relations pour exporter des produits à l’international.
«On est un organisateur de salon professionnel. Chaque année, on veut aller dans un vignoble — ou une région qui propose des spiritueux — qui n’est pas encore sous le feu des projecteurs, qui n’est pas encore tout à fait connu et qui a besoin d’un petit coup de pouce à l’exportation», a expliqué Camille Cordasco, cheffe de projet pour Vinexposium.
«Je trouve que les producteurs québécois sont très imaginatifs, très créatifs. Ils utilisent des ingrédients qu’on ne retrouve pas forcément en Europe. Il y a plusieurs produits qu’on voudrait importer en France», a mentionné l’une des acheteuses.
«Il y a des gins, des whiskys qui intéressent certains acheteurs. D’autres recherchent du rhum, des crèmes, des acerums», a constaté Iana Tislinscaia, responsable des grands acheteurs pour Vinexposium.
Première au Québec
Il s’agit d’une première en sol québécois. Cette année, c’est les microdistilleries du Québec qui les intéressent.
«On le voit dans les salons un peu partout, de plus en plus une part [est dédiée] aux spiritueux. Définitivement que le Québec est dans cette tendance-là. Ce sont des relations qui vont durer probablement deux, trois, 10 ans, c’est sur ça qu’on veut miser», a admis Geneviève Laforest de l’union québécoise des distilleries.
«On a choisi la distillerie du Fjord parce qu’il y a la forêt par très loin, les aromates. L’idée c’était de leur faire vivre l’expérience québécoise. Il y a un mot que j’ai vu revenir très souvent, c’est la surprise», a ajouté Mme Cordasco.
Intérêt marqué
Une acheteuse de Taïwan a expliqué que les produits du Québec retiennent de plus en plus l’attention à l’international.
«On n’a pas de produits du Québec à présent, c’est un morceau manquant. Je risque de trouver des choses intéressantes pour notre marketing en Taïwan», a-t-elle elle.
Et la Distillerie du Fjord semble tirer son épingle du jeu, entre autres pour un acheteur du Royaume-Uni.
«Le produit qui se distingue pour moi et plusieurs autres, c’est définitivement le thé du labrador. C’est fantastique!», s’est-il exclamé.
Pour le co-fondateur de la distillerie, Jean-Philippe Bouchard, il s’agit d’une opportunité pour son entreprise de développer le marché à l’international.
«C’est synonyme de croissance pour nous. Ça nous met “on the spot”. On commence tranquillement à [faire des démarches] à l’international. J’ai eu d’excellents contacts avec le Royaume-Uni, les États-Unis et Taïwan», a-t-il confié.
C’est ce mercredi qu’on saura si l’opération séduction a porté fruit. Les acheteurs choisiront les produits qui ont su tirer leur épingle du jeu et qui pourraient être vendus dans d’autres pays.